Si au départ à la retraite, il vous manque des trimestres ou vous souhaitez obtenir une surcote pour la pension retraite, vous pouvez racheter quelques trimestres. Une décision à anticiper pour qu’elle soit rentable.
Les différentes réformes pour le financement des retraites ont abouti à moduler le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une pension retraite à taux plein en fonction de l’année de naissance pour toutes les personnes dites actives nées depuis 1948. Et sans doute, redonner de l’intérêt à racheter des trimestres.
Nombre de trimestres pour une pension retraite pleine
Dates de naissance de l’assuré |
Durée d’assurance requise pour le taux plein |
entre le 1er janvier et le 31 décembre 1948 |
160 trimestres |
entre le 1er janvier et le 31 décembre 1949 |
161 trimestres |
entre le 1er janvier et le 31 décembre 1950 |
162 trimestres |
entre le 1er janvier et le 31 décembre 1951 |
163 trimestres |
entre le 1er janvier et le 31 décembre 1952 |
164 trimestres |
entre le 1er janvier 1953 et le 31 décembre 1954 |
165 trimestres |
entre le 1er janvier 1955 et le 31 décembre 1977 |
166 trimestres |
entre le 1er janvier 1955 et le 31 décembre 1977 |
167 trimestres |
entre le 1er janvier 1955 et le 31 décembre 1977 |
168 trimestres |
entre le 1er janvier 1955 et le 31 décembre 1977 |
169 trimestres |
entre le 1er janvier 1955 et le 31 décembre 1977 |
170 trimestres |
entre le 1er janvier 1955 et le 31 décembre 1977 |
171 trimestres |
entre le 1er janvier 1955 et le 31 décembre 1977 |
172 trimestres |
Source : Caisse nationale de l'assurance vieillesse
Un décret du 19 mars 2014 prévoit que des périodes de non cotisation au régime de retraite général soient malgré tout considérées comme cotisées : tous les trimestres pendant les périodes de maternité, tous les trimestres de la période de retraite anticipée pour les actifs ayant un handicap ou une carrière pénible sous conditions spécifiques, tous les trimestres majorés au titre du compte personnel de prévention de la pénibilité, jusqu’à quatre trimestres pour le service national, jusqu’à quatre trimestres pour les congés maladie et les accidents de travail, jusqu’à quatre trimestres pour les périodes de chômage indemnisé et deux trimestres pour les périodes d’invalidités.
Qui peut racheter des trimestres ?
Pour toutes les autres situations où vous n’avez pas cotisé, et que vous êtes âgé de 20 à 66 ans, il est possible de racheter des trimestres dans la limite de 12 trimestres sur l’ensemble de la carrière. C’est le cas des années d’études supérieures, des périodes d’apprentissages d’avant 1972, les périodes de stages en entreprises réalisées depuis le 15 mars 2015, des années incomplètes, des périodes où vos employeurs n’ont finalement pas versé les cotisations ou encore les périodes d’activités salariée à l’étranger ou pour une profession tardivement affiliée au régime général tels les chercheurs, les conjoints qui participent à la vie de l’entreprise, les gérants de société à succursale multiples, les interprètes, les médecins, les gérants minoritaires de SARL, les journalistes pigistes, les étudiants en troisième cycle, les dentistes, les vétérinaires… Mise à part le cas d’une activité dans une organisation internationale où le délai est fixé à six mois, la demande de rachat intervient généralement 10 ans, soit après le dernier jour de l’activité exercée à l’étranger ou auprès d’une tierce personne, soit après l’immatriculation au régime de retraite.
Le coût d’un rachat de trimestre constitue le vrai obstacle. Il dépend de la période de la demande et non de la période de non cotisation. Le barème du rachat de trimestre pour le taux seul qui s’applique depuis 2013, montre un budget très différent et exponentiel : il en coûte entre 3,8% du revenu annuel pour un jeune de 20 ans à 12,18 % du revenu annuel pour une personne de 62 ans. Si on ajoute la durée de cotisation, le budget a prévoir est de 5,63 % du revenu annuel d’un jeune de 20 ans jusqu’à 18,05 % pour une personne de 62 ans. Des sommes colossales. D’ailleurs, à partir de deux trimestres rachetés, il est possible d’obtenir un échelonnement sur un ou trois ans, voire cinq ans pour 9 à 12 trimestres rachetés.
Au regard de ces sommes à débourser, il faut clairement se demander si c’est un investissement rentable. En clair, est-ce que la part de pension retraite supplémentaire obtenu grâce au rachat de trimestre est plus importante que les gains obtenus en plaçant le même montant dépensé ? La réponse n’est pas évidente. Elle dépend de votre niveau d’aversion au risque et votre capacité à diversifier votre épargne en choisissant d’investir des produits plus dynamiques que les fonds en euros.