Le leader de l’épargne salariale en France publie la deuxième édition de son baromètre « Bilan patrimoine salariés ». La société de gestion pointe une surpondération des fonds monétaires dans les supports investis par les salariés. Précisions
L’épargne salariale joue un rôle clé et plébiscité dans la préparation de revenus complémentaires pour la retraite. Avec la participation, l’intéressement et les abondements notamment, les salariés peuvent épargner sans puiser directement sur leurs revenus. C’est en somme une épargne indolore. Et comme, les sommes placées sont bloquées pendant cinq ans, sauf cas de déblocage anticipé, l’horizon de placement se cale sur le long terme. Ce qui pourrait laisser quelques marges de manoeuvre à un certain degré de prise de risque. Tel n’est pas le cas selon la deuxième édition du Bilan patrimoine salariés réalisé par Amundi Asset Management à partir des données de plus d’un million de salariés dont 790 000 dans 168 grandes entreprises et le reste dans 628 entreprises de taille intermédiaire au 31 juillet 2014.
Près d’un salarié sur deux reste investi sur des fonds monétaires
Son bilan montre que les salariés disposant d’un plan d’épargne entreprise sont plus plus enclins à prendre des risques que ceux équipés en PERCO (plan d’épargne pour la retraite en collectif). « Malgré un horizon plus lointain pour leur retraite (horizon long terme évalué en moyenne à 19 ans si on prend l’hypothèse d’un départ en retraite à 65 ans), ces derniers détiennent encore respectivement 43 % (ETI) et 37 % (GE) de leurs avoirs en monétaire au sein de leur PERCO, note Amundi. Notons que plus d’un tiers des avoirs en monétaire sont des avoirs disponibles (épargne non bloquée). De même, les versements récents (sur un an glissant au 31 juillet 2014) des salariés des ETI et des GE ont été respectivement réalisés à 53 % et 48 % sur des fonds monétaires. »
A lire, ce chiffre isolé paraît moins alarmant comme semble le souligner la société de gestion. Mais, associé au taux d’équipement en terme de fonds, l’inquiétude de Amundi peut s’expliquer : « l’étude montre une appropriation réduite des dispositifs d’épargne salariale par les salariés : peu de fonds utilisés par porteur – respectivement 1,7 et 1,6 fonds détenus par porteur pour les ETI et les GE dans le PEE, et 1,4 (ETI) et 1,5 (GE) fonds par porteur dans le PERCO et peu d’arbitrages : seuls 2 % des salariés d’ETI et 1,4 % des salariés de GE ont fait des arbitrages sur l’année écoulée. L’offre de fonds mise à disposition par les entreprises à leurs salariés ne permet pas d’expliquer ces comportements, la majorité des entreprises ayant une offre de gestion suffisamment diversifiée et complète, notamment en fonds autres que monétaires (nombre moyen de 5,7 fonds proposés, que ce soit dans les ETI ou les GE). » Et elle devient justifiée si on ajoute la baisse continuelle des rendements, année après année.
Défaut de formation aux produits financiers
Pourquoi les salariés restent investis sur les fonds monétaires ? Pas de réponse unique, mais plutôt des constats qui se complètent. Par exemple, l’analyse du CREDOC réalisée en 2011 sur leur connaissance financière parait rester d’actualité, selon Amundi. A l’époque, la société d’analyse économique et sociétale avait constaté que 80% des personnes interrogées reconnaissaient être un peu perdues en matière de placements financiers. De son côté, Amundi note « l’étude des entreprises dans lesquelles les comportements des salariés sont plus orientés vers la performance -en détenant moins de fonds monétaires- nous indique une forte appropriation des dispositifs par les salariés, résultant d’une communication importante de l’entreprise et/ou d’une implication forte des partenaires sociaux et/ou d’une implication des salariés dans ces démarches. » Sans formation point de salut.